D’après une étude menée par l’université d’Oxford et le cabinet Deloitte, le taux de probabilité que les métiers comptables soient automatisés d’ici 2036 s’élève à 95 %. Ce qui en fait un des secteurs économiques les plus touchés. L’automatisation concernera principalement les tâches de saisie comptable. Sans être alarmiste, il faut se préparer aux changements de pratiques inéluctables qui vont survenir.
Cette automatisation apporte son lot de points positifs. Des gains de temps pour commencer, à l’instar d’EDF, qui, depuis juin 2016 a mis en place trois robots pour mener diverses tâches comme le rapprochement comptable ou le contrôle de certaines factures. Un investissement qui diminue de cinq minutes le temps nécessaire pour une tâche identique effectuée par un homme. Deuxième avantage, l’automatisation permet de réduire le taux d’erreurs et le coût de fonctionnement. Enfin, troisième point, l’accélération des processus permet d’avoir une vision en temps réel sur l’activité et la trésorerie de la société. Et dans quelques années, l’intelligence artificielle permettra également de clôturer les comptes de grandes entreprises beaucoup plus rapidement.
Le rapport L’expertise comptable 2.0, commandé par le groupe Sage en 2017, met en avant des conclusions intéressantes. En effet, alors qu’on pourrait penser que les experts-comptables se sentent menacés par ces évolutions, c’est tout le contraire qui en ressort. La saisie est aujourd’hui perçue par ceux qui en sont chargés comme répétitive et peu valorisante. Dès lors, il est assez logique que 96 % des 700 professionnels interrogés à travers le monde aient une vision positive de l’automatisation de leur profession. Par ailleurs, 86 % d’entre eux pensent que cela leur permettra de consacrer davantage de temps pour proposer de meilleurs services à leurs clients.
D’ailleurs, le rapport montre que si aujourd’hui, les clients attendent de leur expert-comptable qu’il comprenne leur secteur d’activité, en anticipe les évolutions et les conseille sur les opportunités à saisir, 53 % des professionnels comptables interrogés par Sage, pensent que, dans un avenir proche, ils devront fournir des conseils financiers à leurs clients.
Pour l’instant, les risques liés à l’automatisation se limitent à des tâches à faible valeur ajoutée mais les avancées technologiques fulgurantes de ces robots et autres intelligences artificielles pourraient, à terme, menacer jusqu’aux secteurs du conseil et de l’audit. Aussi, les cabinets d’expertise-comptable prudents se montrent-ils déjà proactifs et accompagnent cette modernisation. Ils développent les compétences en ingénierie financière de leurs collaborateurs, s’adjoignent le soutien d’autres professionnels et recrutent des jeunes sensibilisés aux systèmes d’information et aux enjeux de demain. Car quoi qu’il en soit, l’humain sera heureusement toujours indispensable pour résoudre des problèmes complexes et proposer des solutions innovantes.
Jusqu’où est-il possible d’automatiser les processus comptables ?
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