Temps de lecture : 3’’ Peu de secteurs échappent aujourd’hui à la vague des podcasts, ces émissions disponibles sur les plateformes Itunes, Snitcher, Deezer ou Soundcloud. La raison de ce succè...
Temps de lecture : 3’’
Très souvent spécialisés sur un sujet (le féminisme, les séries télé, l’histoire médiévale, le football, les voyages, l’entrepreunariat viticole…), les podcasts déclinent ce thème en plusieurs variations et de manière quasi-exclusivement hebdomadaire. Parmi ceux-ci les podcasts féministes connaissent un succès fulgurant et représentent 3 des 6 podcasts les plus écoutés en décembre 2018 selon l’association Podcasteo.
Popularisé par la rediffusion d’émissions radio, ce format est désormais plébiscité par un nombre croissant de producteurs indépendants. Ces derniers cherchent avant tout à mettre en avant leur expertise et à partager leur passion. L’un des objectifs est notamment de faire entendre des voix invisibles dans les grands médias. Le réseau de podcasts Binge audio se décrit ainsi comme : « un média qui revendique ses prises de position : sur la diversité des territoires culturels et des points de vue, adaptés à un public jeune adulte et connecté ; sur le renouvellement des formes (documentaires, fictions, reportages) et des générations (nouveaux talents) ; sur le renouveau du débat politique, économique ou social ».
Les podcasts permettent de toucher des nouveaux publics et de démontrer son expertise. Même s’ils ne suscitent pas forcément de retour sur investissement immédiat, ils contribuent à identifier leurs auteurs comme des professionnels facilement abordables, innovants et pédagogues ainsi qu’à améliorer leur référencement. Au vu de leur faible coût et de leur popularité, il est très étonnant de constater le manque d’enthousiasme des cabinets de services professionnels (notaires, huissiers, experts-comptables, avocats …) pour ce média, au contraire de leurs confrères anglo-saxons.
Ce premier constat mérite toutefois d’être nuancé. Certains professionnels ont en effet décidé de se lancer dans la production de podcasts et ce pour plusieurs raisons :
– Changer l’image portée sur leur métier. Lilas Louise Maréchaux publie ainsi chaque semaine depuis le 1er novembre 2018 des interviews pour son podcast Fleur d’Avocat. La ligne fixée est résolument positive puisque tous ses interlocuteurs ont pour « point commun d’être des avocat.e.s épanoui.e.s ». Elle a développé une stratégie de communication efficace avec un site dédié, un logo épuré et l’organisation de rencontres avec ses auditeurs via le site « Meetup ». Les commentaires reflètent des avis unaniment positifs.
Anissa Zaidi, fondatrice du cabinet AZ a elle aussi décidé de faire parler les hommes et femmes de loi dans son podcast « Des Robes et des Voix ».
– Mettre en avant leur expertise et la vulgariser via des podcasts thématiques,
Ceux-ci traitent tout aussi bien du droit du divorce (Cabinet Granvelle), que de celui des industries créatives (Lawfully Creative du Cabinet Crevofi) ; du droit notarial (Conseil du Coin) ; des legal tech (France Legal Tech Talk) ; ou du droit des médias et des technologies (Besoin de rien, envie de droit). Dans ce dernier podcast, Clara Benyamin insiste notamment pour que ses invités explicitent chaque terme juridique afin de rendre le message accessible à tous les publics.
– Se faire connaitre
Me Berger a choisi de s’appuyer sur son expertise pour parler au grand public de thèmes généraux liés à la justice et au droit. Il a ainsi publié un teaser fin décembre 2018 annoncant le lancement prochain de son podcast mensuel In Limine Litis. Outre Itunes, l’avocat a décidé de diffuser l’épisode sur youtube, choix permettant d’améliorer son référencement et de toucher un nouveau public. Il a également opté pour une approche interactive en proposant aux auditeurs de « choisir les thèmes des émissions en mettant un pouce bleu sous cet épisode et en écrivant le thème voulu en commentaires ».
– Se montrer comme un acteur innovant
La Foncière Gecina a ainsi décidé de relayer son rapport annuel via 16 podcasts : « si ces enregistrements permettent de convaincre 5 diplômés de grandes écoles de nous rejoindre j’aurais déjà réussi » (Julien Landfried, directeur communication).
Ceux qui n’ont ni le temps, ni l’envie de se lancement dans un processus ardu de création pourront toujours intervenir :
– dans les programmes spécialisés comme Lexradio pour discuter de points juridiques entre experts ;
– dans des programmes grands publics comme LSD, l’emission documentaire de France Info qui a suivi des avocats du cabinet Seban durant 4 épisodes, pour vulgariser le métier
– dans des podcasts centrés sur les métiers comme Talents Précieux où Estelle Molitor, huissier de justice a été interviewée sur son parcours
– dans des émissions dédiées à l’entrepreunariat, comme Vécus pour évoquer les problématiques liées à l’aventure en solo
– dans des podcasts thématiques afin d’intervenir sur les aspects juridiques, financiers, ou comptables (entrepreunariat ; sport ; culture…)
N’hésitez pas à contacter directement les auteurs des podcasts qui vous intéressent et à leur proposer une interview. La distance n’est même pas un problème puisque celles-ci peuvent se réaliser par skype.
Les professionnelles du monde juridique, financier, comptable, immobilier ont également l’option de mettre en avant leur profil sur Les Expertes, annuaire ayant pour but d’augmenter le nombre d’expertes invitées dans les médias.
Si cet article vous a décidé à créer votre podcast, retrouvez nos conseils mardi prochain pour le réussir à coup sûr !
POUR ALLER PLUS LOIN
L’Association des Podcasts : annuaire, classement